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  • Photo du rédacteurMarie Nadal

Cette ivresse d'écrire...



Écrire, c’est ouvrir la vanne de l’imaginaire pour laisser couler les contes et courir les chimères.

J’ai toujours eu cette chance de vivre dans mes songes plus que dans la réalité. De voyager dans ma tête plus que sur mes pieds.

Comme tout autiste qui se respecte, et sans avoir vraiment le choix, j’étais une enfant ivre d’histoires inventées. J’étais seule sous mon lit ou dans les placards, parfois isolée sur mon balcon d’où je regardais la vie des autres défiler sous mes yeux, sans grand intérêt. J’imaginais ce que pouvait être une « autre » existence, faite d’animaux fabuleux et d’aventures romanesques.

Il m’arrivait de regarder ma chambre sous un angle différent, mettant ma tête en bas ou recroquevillée dans un coin à même le sol. Je n’avais aucun ressenti particulier, je ne souhaitais rien. Juste voir autrement.

Au fil des années, j’ai développé un imaginaire débordant, toujours aussi seule à vivre mes histoires.

C’est au collège que j’ai osé !

Pour la fin d’année, je me suis entendu proposer mes services, entre deux respirations et doigts dans la bouche, pour écrire des sketches. L’humour absurde m’a permis de me lâcher. J’avais un support de taille : la bêtise humaine, insatiable matière première que je décortiquais du haut de mes 13 ans (je ne disais jamais rien, mais j’observais attentivement le monde des adultes qui me prenaient pour une demeurée incapable de communiquer).

Les rires de mes camarades devant mes mimiques et mes textes m’ont rendue plus « abordable » sans pour autant diminuer mon malaise social. Ce fut une première victoire ! Ma victoire à moi !! celle qu’on gagne lorsqu’on est différent et qu’on devient comme les autres, même pour un temps réduit.

Ce furent mes premiers pas dans l’écriture et mes seuls pour une longue période.

Plus tard, le cinéma m’a transmis le goût de l’intrigue et du rebondissement. J’ai appris, appris encore. Les dialogues que j’entendais, les musiques illustrant les scènes et imprégnant ma mémoire de rythmes. Elles étaient comme la moelle épinière qui donnait le ton au dialogue, la couleur de l’instant et la manière de le décrire.

Les scénarios défilaient avec leurs styles et leurs structures respectifs. Un panel varié s’offrait à moi. J’ai choisi le rire que je conjugue avec l’aventure ou l’horreur. Envelopper le noir d’humour est un exercice qui me plait. L’affrontement des deux styles si éloignés l’un de l’autre, apporte (je le crois), un plus au sein de chacun.

Et me voilà aujourd’hui, à écrire comme on boit de l’eau fraiche à une source naturelle.

L’écriture m’est devenue une nécessité, un organe vital dont j’étais à mille lieues de soupçonner ne serait-ce que l’existence, n’ayant presque jamais lu de roman, gorgeant essentiellement mon esprit de documents scientifiques axés principalement sur la biologie et la génétique.

Mon premier roman, Alex, traite d’aventures sentimentales. On rit, on pleure et on frémit pour l’héroïne. Il est destiné à un public trentenaire.

En revanche, le second, actuellement en cours d’édition, est l’aboutissement de ce que je décris plus haut, à savoir, l’humour dans le noir (pas l’amour, mais bien l’humour !).

Il n’y a aucune matière à rire dans ce récit. Cependant, j’y introduis régulièrement mais avec parcimonie, quelques mots et réflexions pouvant détendre l’atmosphère pesante d’un thriller. La naïveté du héros, associée à la perspicacité et à la rudesse de son équipière, donne une note amusante au fil des pages.

Mon roman traite de la folie meurtrière. Il est nourri de crimes plus horrifiques les uns que les autres. Ce qui a généré en moi quelques questions quant à mon état mental. Comment est-on amené à écrire de telles horreurs ? Qui plus est en décrivant le moindre détail ? et, plus grave, en aimant le faire ? Quel sentiment a animé mon écriture ? Ma psy a répondu.

« Je ne me fais aucun souci pour vous. Je vous connais depuis longtemps. Ai-je l’air inquiet ? écrire est un exutoire. Vous êtes hypersensible et la moindre injustice ou frustration déclenche en vous un sentiment très fort de colère. Vous ne faites que la transcrire en y mettant d’autres formes c’est tout » a-t-elle dit en souriant. Puis elle a ajouté :

« L’écriture canalise votre colère et vous permet de penser à autre chose une fois cette colère libérée. C’est du tout bon pour vous. Ne vous inquiétez pas ».

En sortant de son cabinet elle m’a serré la main en ajoutant une « caresse » amicale sur mon autre bras, comme pour signaler (et c’est le cas en thérapie) « J’accepte ce que tu viens de me dire ». J’ai bien failli chanter « Libérée, délivrée », mais par souci météorologique, j’ai juste souri.

Voilà donc, mes amis, si vous avez un ressenti négatif ou même positif, ça fonctionne dans les deux sens, n’hésitez pas…ECRIVEZ !



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